Fiora Garenzi

  • De la fin du mois de juin à la veille de la finale de l’Euro 2021 se déroulait la deuxième édition de la CAN de la Goutte d’or, au square Léon, point de rencontre et de vie pour les jeunes comme pour les anciens dans ce quartier populaire au Nord de Paris.
    En 2019, l’idée est lancée sur coup de tête par cinq copains du quartier, Mamoudou, Rayhan, Lamine, Adaline et Mohamed, au milieu d’un ramadan particulièrement chaud cette année là, ils se disent qu’organiser un tournoi ferait passer le temps et animerait le quartier. La proposition a immédiatement parlé aux jeunes de la Goutte d’or qui passent tout leur temps libre à jouer au foot au square Léon. Ainsi, les organisateurs imaginent une Coupe d’Afrique des nations à l’échelle de leur quartier dans laquelle s’affronteraient des équipes issues des différentes nationalités habitant la Goutte d’or : Algérie, Cameroun, Comores, République démocratique du Congo, Congo-Brazzaville, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée, Mali, Maroc, Mauritanie, Nigeria, Sénégal, Tunisie, une équipe pour le Reste du monde et depuis cette année la France.
    C’est un foot avec ses propres règles qui se joue à la CAN : les équipes se composent de cinq joueurs dans ce petit stade qui en compterait difficilement plus. Si l’espace est plus réduit qu’un stade traditionnel, le jeu n’y est pas moins intense, au contraire, il faut courir plus vite, se confronter physiquement aux autres joueurs, il faut aussi connaître le terrain : ses trous, ses bosses, sa pelouse synthétique et surtout ses murs qui font partie intégrante du match puisqu’on peut jouer avec sans qu’il y ait de sortie de terrain. Les cinq premières fautes sont tolérées, chaque faute supplémentaire entraîne un penalty. Les spectateurs contestent l’arbitre et conseillent les joueurs. Au final, les règles ne sont pas très importantes, le but c’est de jouer et que tous ceux du quartier puissent se sentir part du tournoi.