Fiora Garenzi

  • Le 24 février 2022, la Russie déclare l’invasion de l’Ukraine par son armée et les premiers bombardements éclatent : c’est le début d’une nouvelle escalade pour cette guerre commencée en 2014. Depuis le 24 février jusqu’à la mi-mars, la gare de Lviv ne s’est pas désempli. Tous les ukrainiens qui le pouvaient et le souhaitent fuyaient la guerre. Une queue sans fin s’étalait depuis les guichets où chacun cherchait à obtenir des informations pour passer la frontière et se rapprocher de sa destination finale où, pour les plus chanceux, quelqu’un les attendait. Les quais bondés voyaient les hommes réquisitionnés pour la défense du pays dire au revoir à leurs enfants et celles qu’ils aimaient. Pas d’horaires, le train arrivera quand il arrivera. Des volontaires ukrainiens donnaient toutes les explications possibles pour faciliter ces départs et rendre le chaos de la masse et de l’incertitude un peu moins hostile.

  • Sur le quai numéro 5, terrifiés, ils étaient nombreux à vouloir partir coûte que coûte. Souvent, des femmes avec de jeunes enfants avaient dû tout quitter et partir seules, parfois sans aucune certitude au sujet de leur destination.

  • D’autres trains arrivaient et ouvraient leurs portes sur les quais vides de la gare. De nombreux réfugiés de l’Est de l’Ukraine affluaient vers Lviv. Ils ne voulaient pas quitter le pays mais leur ville d’origine, Kyiv, Kharkiv ou Mariupol parfois, était devenue trop dangereuse pour y rester.

  • De l’autre côté de la frontière, à Medyka (Pologne), le 3 mars 2022.


    « Je viens de Zaporijia, à l’Est de l’Ukraine. J’attends ma petite sœur et mon petit frère à la frontière polonaise, ils ne sont plus qu’à 60km à présent. Ils sont partis de chez-nous 4 jours plutôt en train, avant ce trajet ne prenait pas plus de 2 heures.
    Mon père s’est engagé dans l’armée et ma mère a décidé de rester avec lui.
    Dans le pays, il n’y avait plus de transports, plus de train, plus de bus depuis quelques jours. Mon frère et ma soeur étaient bloqués, ils attendaient à la gare. Je ne sais pas vraiment quand ils arriveront, je les attends depuis plusieurs heures mais je sais qu’ils se rapprochent de la frontière et qu’ils seront bientôt en sécurité.
    Ma mère me répète que ça ira. Notre ville est accessible par un pont depuis l’Est, elle dit que si les russes arrivent à l’entrée de la ville, les ukrainiens feront exploser le pont, et tout ira bien.
    »

  • Une femme quitte l’Ukraine avec ses enfants, leur père a dû rester, mars 2022.

  • Paul Nikolaï a 64 ans. Il travaillait comme géologiste à Irpin, sa ville d’origine. Sa femme est partie avant lui dans l’Ouest dans le village de ses parents. Ils habitaient au 5ème étage d’un immeuble qui a été bombardé et détruit. Paul a passé 10 jours dans des sous-sols et des bunkers, trois différents.
    Paul a finalement réussi à quitter Irpin pour arriver le 8 mars à Lviv. depuis plusieurs jours il dort dans une école de la ville qui a été aménagée en centre d’accueil pour les réfugiés venus de l’Ouest de l’Ukraine.

  • Dans le centre-ville de Lviv, les statues et les monuments ont été protégés. Des sacs de sable et des blocs de béton ont été positionnés aux abords des lieux importants de la ville.

  • De l’autre côté de la frontière polonaise, à Hrebenne, le 4 mars 2022.


    « Je m’appelle Kristina et je viens de Lviv. Pour l’instant ma ville va bien, mais je ne sais pas combien de temps ça durera, on n’est plus en sécurité nulle part dans notre pays.
    Je suis joueuse professionnelle de bandoura, c’est un instrument à corde ukrainien. En fait, je viens tout juste d’avoir mon master à l’université. J’avais plein de projets et j’ai dû tout quitter, je ne sais pas ce que je vais pouvoir faire, je ne sais pas où je vais aller.
    Je suis partie avec mes parents, mais mon père vient d’être refusé à la frontière. Il a 59 ans et les hommes de moins de 60 ans ne peuvent pas partir. Alors, nous voilà en Pologne, avec ma mère, loin de tout ce qu’on connait et sans savoir quoi faire.
    »

  • Dans une des bibliothèques de la ville de Lviv, des dizaines de jeunes nouent des bouts de tissus autour d’immenses filets vides pour fabriquer des filets de camouflage pour les soldats au front. Dans la salle d’en bas, ce sont des femmes et des hommes plus âgés, qui découpent les bouts de tissus qui seront noués sur les filets. Certains sont trop jeunes, d’autres trop vieux pour combattre, mais ils veulent aider leurs soldats et défendre leur pays.

  • À Odessa, une ville majeure ukrainienne située en bord de mer à l’Est du pays, des protections ont été installées autour des monuments, oeuvres d'art et lieux importants de la ville pour les préserver en cas d'attaque russe, ici, des sacs de sable autour d’une des célèbres statues du front de mer.

  • Le 9 mars 2022, devant la gare de Lviv à l’Ouest de l’Ukraine, un groupe de soldat s’apprête à prendre le départ pour l’Est de l’Ukraine. Certains disent au revoir à leurs copines, d’autres fument une dernière cigarette avant d’entrer dans la gare. Ils ne savent pas vraiment où ils vont, ils ne savent pas vraiment à quelle mission ils seront affectés, mais ils sont fiers d’aller se battre pour défendre leur pays.

  • Une femme pleure sur le quai de la gare de Lviv, le 14 mars 2022.

  • « J’étais chez moi avec ma fille et ma petite-fille de 9 ans quand la sirène a retenti. Je leurs ai dit de me rejoindre. Dès qu’elles ont quitté le salon la roquette a heurté la maison. J’ai entendu une énorme explosion. Nous n’avons pas bougé. Quelques instants plus tard une deuxième roquette tombait juste devant la maison, si nous étions sortis immédiatement nous serions probablement morts.
    En quelques minutes quatre roquettes ont touché mon quartier, détruit ma maison et celles de plusieurs autres voisins. »

  • Dans la banlieue de la ville de Lviv, dans un ancien bâtiment dans lequel s’organisaient des festivals, Taras et plusieurs autres volontaires préparent des cocktails molotov pour se défendre le jour où les russes arriveront aux portes de la ville.

  • À Odessa, des volontaires civils suivent des cours accessibles à tous pour apprendre à tenir une arme, tirer, se comporter en zone de guerre et connaitre les gestes de premiers soins, le 26 mars 2022.

  • Une jeune fille rassure ses petites soeurs sur le quai de la gare de Lviv. Elles quittent l’Ukraine avec leur mère et laissent toute leur vie derrière elles, leur père reste. Mars 2022.

  • Un enfant joue dans le stade de Lviv aménagé en centre d’accueil pour les réfugiés venus de l’Est de l’Ukraine. En fond, des femmes appellent leurs proches qui sont toujours dans l’Ouest. Mars 2022.

  • Dans l’université Catholique de Lviv, des dizaines d’étudiants sont mobilisés pour aider les réfugiés et soutenir les soldats au front. Certains collectent des donations, d’autres fabriquent des filets de camouflage, des chaufferettes ou encore écrivent des cartes pour les envoyer aux soldats au front, mars 2022.

  • Depuis la mi-mars, les bombardements ont commencé dans la région de Lviv. Plusieurs fois par jour des sirènes retentissent et les habitants se rendent dans des bunkers. Certains ont été aménagés en centre-ville, d’autres ukrainiens ont aménagé leurs propres bunkers dans les caves de leurs maisons. Mars 2022.

  • J’ai rencontré Cerge dans une auberge de jeunesse dans laquelle j’ai passé quelques nuits à Lviv. Il était déjà là depuis un moment.
    Cerge a 36 ans, et jusqu’à ce que la guerre commence il habitait à Kyiv. Le deuxième jour du début du conflit, un missile a touché sa maison. La première chose qu’il a fait c’est d’aller mettre sa femme et ses enfants à l’abris. Il les a amenés jusqu’à la frontière avec la Pologne puis ils sont partis en Suisse. Lui ne pouvait pas partir - aucun homme âgé de 18 à 60 ans ne peut quitter le pays car ils peuvent être mobilisés pour aller combattre.
    Après avoir déposé sa femme et ses enfants à la frontière en voiture, il a repris la route vers l’Est et s’est arrêté à Lviv, la première grande ville sur sa route. Il a pris ce lit dans cette auberge, il n’y avait quasiment plus d’hébergement disponible dans la ville car de nombreuses personnes venues de l’Est s’y sont réfugiées. Tout ce qu’il lui reste à présent c’est son chien Loma, mais l’auberge n’accepte pas les animaux. Alors, tous les jours il vient lui ouvrir le coffre de la voiture dans lequel il passe ses nuits pour lui permettre de sortir un peu.
    Cerge attend dans cette auberge depuis des jours. Il voudrait aller se battre, il voudrait défendre son pays, mais il a peur. Il n’a jamais touché une arme de sa vie et se dit qu’à peine après avoir posé un pied au front, il se fera tuer. Cerge a eu trois diplômes quand il était plus jeune. Un pour être chef cuisinier, un diplôme en cirque pour être magicien et un dernier comme agent pour boxeur. Il veut se battre pour son pays mais il a peur de ne plus jamais revoir sa famille, de ne pas arriver à se battre, d’être tétanisé ; alors il attend de trouver le courage au fond de lui d’aller s’enregistrer auprès de l’administration pour savoir quelle tâche lui sera confiée.


    Quelques hommes lui ont dit au détour d’une cigarette devant l’auberge que parfois il y avait des contrôles dans la rue et qu’on pouvait l’arrêter. Pour l’instant ça n’est jamais arrivé et il ne sait pas si c’est la vérité. Plusieurs fois, Cerge a voulu proposer son aide comme bénévole volontaire pour trier des donations ou conduire des gens à la frontière, mais à chaque fois on lui a dit qu’il fallait d’abord aller se déclarer au niveau national ; ce même enregistrement qui pourrait le faire envoyer combattre.


    Ces trois derniers jours, deux de ses amis ont été tués, l’un à Mariupol, l’autre a Kyiv. Cerge voudrait sincèrement aller se battre et tous les jours il se dit qu’aujourd’hui c’est le bon jour aller se déclarer et être prêt pour partir.
    Il y a quelques jours, la maternité de Mariupol a été bombardée, il voulait aller se battre. Sur le chemin pour aller s’enregistrer auprès de l’administration, avant de passer le pas de la porte du bâtiment, il a pensé à ses enfants et fait demi-tour.

  • Mykolaïv, le 24 mars 2022.


    « Je m’appelle Arthur Anush Ivanovich et j’étais le gérant de cet hôtel. Le 21 mars, vers 13 heures, je travaillais, assis à mon bureau, quand le missile a touché l’immeuble. J’ai été propulsé par l’explosion.
    J’ai hurlé et j’ai commencé à chercher un moyen de sortir. Heureusement, nous avions décidé de fermer l’hôtel depuis la première attaque en Ukraine.
    Plusieurs volontaires du domaine médical restaient tout de même dans l’hôtel de façon non-officielle, mais ils ont pu s’abriter juste avant l’explosion.
    »

  • Au revoir sur le quai de la gare de Lviv, mars 2022.

  • Installation de sacs de sable à Odessa pour se préparer à une attaque russe.

  • Dans le musée de Lviv, les oeuvres ont été évacuées pour être protégées et le bâtiment est devenu un lieu de collecte des donations pour les réfugiés ukrainiens, mars 2022.

  • À Odessa, des volontaires civils suivent des cours accessibles à tous pour apprendre à tenir une arme, tirer, se comporter en zone de guerre et connaitre les gestes de premiers soins, le 26 mars 2022.

  • Odessa, mars 2022.


    « Je m’appelle Inga Kordynovska, j’ai 30 ans. Je suis originaire de Biélorussie, et j’ai grandi dans le ouest de l’Ukraine mais j’habite à Odessa depuis plus de 14 ans.
    Je travaille comme avocate, je dirige une entreprise de droit, mais j’ai mis mon travail de côté depuis le début de la guerre.
    Avant la guerre, j’étais déjà volontaire au sein de l’ONG Urban and humanitarian volunteer center, nous faisions différentes actions de soutien aux personnes en difficulté, pour l’urbanisme et améliorer le confort de vie des habitants en règle générale. Quand la guerre a éclaté, les volontaires de l’association ont directement compris que les habitants du pays allaient avoir besoin de soutien, et l’association s’est convertie en un Centre d’aide pour les réfugiés, les soldats et toutes les personnes affectées par la guerre. Nous nous sommes organisés par nous-mêmes, nous avons nos propres transports. Quand les donations sont devenues de plus en plus importantes, les soldats ont aussi commencé à nous aider.
    Rapidement, on s’est installés dans un Food Market aménagé en lieu de stockage afin de récupérer de la nourriture et des médicaments pour les réfugiés, ou encore des produits de toilette, des sacs de couchage...
    Environ 300 personnes travaillent dans ce centre d’aide.
    La première semaine nous ne bénéficiions que du soutien des locaux, puis la diaspora ukrainienne et les étrangers ont commencé à envoyer des donations.
    Nos dons s’adressent aux habitants d’Odessa, mais aussi de Kyiv, et surtout de Mykolaïv. C’est important pour nous de soutenir Mykolaïv car nous savons que si la ville tombe aux mains des russes, ils seront aux portes d’Odessa.


    Je n’ai jamais pensé à partir. Bien sûr j’ai peur, mais c’est ma ville, mon peuple. Aussi longtemps que je pourrai rester et aider je le ferai. »

  • Mykolaïv, le 24 mars 2022.


    « Je m’appelle Alexander et je suis le responsable de l’hôpital psychiatrique pour enfants de la région, à Mykolaïv.
    L’attaque de l’hôpital a eu lieu le 21 mars, heureusement nous avions pris la décision de changer l’emplacement du lieu de soin peu de temps avant, notamment à la suite des attaques à Miarupol qui visaient de nombreux lieux dans lesquels il y avait des enfants. Le bâtiment était vide, deux personnes qui étaient juste à côté au moment de l’attaque ont été légèrement blessées. C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu de morts car en temps normal c’est un endroit dans lequel de nombreuses personnes vivent et travaillent.
    Vu l’étendue des dégâts, je pense que ce serait plus facile de tout raser que d’essayer de reconstruire le bâtiment.
    »

  • Des hommes du quartier ramassent des morceaux de métal arrachés lors du bombardement de l’hôpital psychiatrique pour enfants, le 24 mars 2022, à Mykolaïv.

  • Odessa, le 22 mars 2022.


    « Je m’appelle Boris et je suis un combattant volontaire biélorusse. J’habitais déjà à Odessa quand la guerre a commencé, dès les premiers bombardements et j’ai immédiatement voulu défendre le pays. »


    La veille Boris et un autre combattant volontaire ont arrêté deux agents des renseignements qui essayaient de rentrer dans une des parties sensibles de la ville d’Odessa, rendue inaccessible pour la protéger.

  • Un homme dit au revoir à sa compagne sur le quai de la gare de Lviv, le 9 mars 2022.

  • Le dimanche 15 mars, avaient lieu les funérailles de quatre soldats tués deux jours plus tôt dans l'attaque de la base d'entraînement militaire de Yavoriv, à l'Ouest de l'Ukraine. L'attaque aurait tué au moins 35 personnes. Après les funérailles, mardi, se sont suivis les enterrements de trois des soldats, Oleg Yaschyshyn, Serhiy Melnyk et Rostyslav Romanchuk. Kyrylo Vyshyvanyi, le quatrième soldat, a été enterré dans sa ville natale, à Duliby, dans la région de Lviv.

  • Anna prépare des gâteaux avec une de ses amies, pour les envoyer aux soldats au front. Il y a quelques jours, peu après de début de la guerre, la meilleure amie d’Anna s’est engagée dans l’armée pour défendre le pays. Elle aussi voudrait se battre mais elle ne se sent pas assez forte pour prendre les armes, alors depuis que sa meilleure amie s’est engagée elle prépare des gâteaux pour ceux qui sont au front, c’est « ce qu’elle sait faire de mieux, cuisiner », c’est sa façon d’aider. Parfois elle écrit au sucre glace « Fuck Russia » sur ses brownies pour faire sourire les soldats quand ils les déballeront. Mars 2022.

  • La meilleure amie d’Anna signe les papiers pour s’engager dans l’armée, mars 2022.

  • Habitations bombardées à Mykolaïv, le 24 mars 2022.

  • Une femme constate les dégâts causés par un missile qui a frappé la maison de son père, Mykolaïv, le 24 mars 2022.

  • « Je m’appelle Dimitri et je viens de Biélorussie, j’ai grandi à Minsk. Je suis arrivé à Odessa un an avant la guerre.
    L’Ukraine est ma nouvelle terre à présent. Dès que la guerre a commencé je me suis engagé comme volontaire auprès de l’armée.
    À Odessa, nous attendons l’arrivée des russes, nous sommes prêts à nous battre pour défendre notre ville. »

  • Une jeune fille attend un train à la gare de Lviv pour quitter l’Ukraine avec sa famille, le 10 mars 2022.

  • Protections autour de l’opéra d’Odessa.

  • Mykolaïv, 24 mars 2022.
    Ksenia a 17 ans, elle vit avec sa mère Tatiana et son père. Il y a quelques jours une roquette est tombée dans sa chambre. Elle était dans le salon avec sa mère.

  • À Odessa, des volontaires civils suivent des cours accessibles à tous pour apprendre à tenir une arme, tirer, se comporter en zone de guerre et connaitre les gestes de premiers soins, le 26 mars 2022.

  • Odessa, 22 mars 2022.


    « Je m’appelle Daria, j’ai 18 ans et je suis née à Dnipro. Je suis étudiante en psychologie et je travaille dans une ONG qui avant la guerre faisait du travail social (auprès de personnes handicapées, d’enfants atteints d’autisme...). Quand la guerre a commencé, on s’est dit que la priorité était de protéger la ville. Beaucoup de membres de notre ONG étaient des hommes d’une vingtaine d’années, ils sont partis combattre. Ils nous ont rapidement parlé du manque de nourriture et de certaines autres ressources donc on a voulu essayer de les aider au mieux.
    Nous avons pu commencer ces nouvelles activités avec d’anciens dons, et très vite de nouveaux volontaires sont arrivés et nous avons eu de nouveaux donateurs.
    Nous aidons aussi la maternité de l’hôpital d’Odessa grâce à des dons de médicaments de base.
    Pour aider les militaires nous sommes en contact avec les familles qui peuvent nous faire part de leurs besoins. La maman d’un garçon dans l’armée m’a appelée il y a quelques jours pour me demander un casque et un gilet pare-balle, l’armée est en manque de matériel pour les soldats. Depuis nous avons commencé à travailler avec des organisations spécialisées dans le matériel militaire.
    Nous aidons aussi les refuges pour animaux car beaucoup de gens ont dû les laisser pour quitter le pays. Nous faisons des dons de nourriture.


    C’est très difficile de tout laisser derrière soit, j’ai déjà tout quitté à Dnipro pour venir à l’université, je ne voulais pas quitter Odessa cette fois. Dès le début de la guerre j’ai dû laisser mon appartement car il était juste à côté d’une base militaire et la zone était ciblée par de nombreuses attaques.
    Même si je ne veux pas partir j’ai peur, les sirènes et les explosions ont été nombreuses à Odessa ces derniers jours. Mais je crois en notre armée et la volonté de nos soldats. Ça me touche de voir l’entraide et l’implication de tous pour aider le pays, même ma grand-mère qui a plus de 70 ans travaille dans un centre de volontaires - c’était très drôle de la voir aider à faire des cocktails molotov.


    Une partie de ma famille habite à Melitopol, la ville est actuellement occupée par les russes. La situation est très difficile, ils ont du mal à trouver de l’eau, de la nourriture et des médicaments.
    Les militaires veulent imposer le changement de monnaie pour des roubles dans la ville. Ma famille et d’autres résistants font des rassemblements tous les jours au même endroit dans le parc du centre-ville, ils brandissent des drapeaux ukrainiens pour montrer que la ville est toujours ukrainienne.
    »

  • Des volontaires font une chaîne humaine pour déplacer les donations venues d’Europe à la gare de Lviv et les amener jusqu’aux camions qui les achemineront vers des centres de tri, mars 2022.

  • Des affiches encouragent les ukrainiens à s’engager dans l’armée pour défendre le pays, Odessa, mars 2022.

    Une ukrainienne prie dans la Cathédrale de la Transfiguration à Odessa.

  • « J’étais chez moi avec ma fille quand la sirène a retenti. J’étais dans la cuisine et je l’ai appelée pour qu’elle me rejoigne. Une minute après, la roquette frappait la maison dans sa chambre, la pièce dans laquelle elle était juste avant.
    En quelques minutes quatre roquettes ont touché mon quartier et détruit ma maison et celles de plusieurs autres voisins.
    »

  • Des défenses anti-char ont été installées dans le centre-ville d’Odessa, le 20 mars 2022.

    Un char ukrainien au milieu des rues de la ville d’Odessa, mars 2022.

  • Un homme rentre dans sa maison détruite par un missile avec sa fille, Mykolaïv, le 24 mars 2022.

  • Bombardements dans le centre-ville de Mykolaïv, le 24 mars 2022.

    Des drapeaux ukrainiens ont été peints dans les rues de la ville d’Odessa, mars 2022.

  • Mykolaïv, le 24 mars 2022.


    Tatiana était en train de cuisiner quand un missile a touché l’hôpital à côté de sa maison, le 21 mars 2022. Elle se rappelle d’un énorme bruit assourdissant, comme un tremblement de terre. Toutes les fenêtres de sa maison ont explosé en même temps et le toit s’est effondré.


    Des hommes du quartiers l’aident à reconstruire le toit de sa maison.